Au bout de la violence

 


Ce texte n’a pas été publié, il s’agît d’une conférence faite à Genève en 1998.


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Mireille Cifali

Professeur de Sciences de l’Éducation

Genève

Au bout de la violence: Des professionnels et de la violence à l’école


Introduction


Il n’est pas de jour que nous n’entendions parler de violence, violence entre les peuples, entre les hommes d’un même peuple, entre homme et femme, à l’école et sur la route de l’école... Il y a peu, on n’évoquait que la violence des adolescents comme rite initiatique pour entrer par effraction dans le monde adulte; les lycées étaient concernés. On parle aujourd’hui de violence d’enfants de 5 ans, et on travaille dans les maternelles. Pourtant depuis le début du siècle, avec la naissance de la psychanalyse, nous sommes des générations à avoir lutté contre la violence, rêvé d’un homme pacifié, tenté d’extirper de l’éducation la violence qui lui est liée.

Ni praticienne ni experte de la violence, je travaille avec des professionnels le lien éducatif ou les difficultés de l’altérité dans les métiers de l’humain. Clinicienne du travail professionnel, je ne suis donc pas insensible à l’atmosphère des écoles, de l’enseignement et de la rue. J’écoute les passions, les anathèmes et les prédictions, m’effraye d’un discours de haine et reste interrogative lorsqu’on ne parle que d’eux, de leur violence et que l’on tait la nôtre. La violence est un sujet qui nous concerne tous en tant qu’êtres humains mais aussi en tant que professionnels : nous sommes à compter parmi les facteurs de risque.