Elèves tyrans

 

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Elèves tyrans, professeurs tyrannisés?
Les pathologies perverses font école

Jacques Pain, Stéphane Dervaux

in Cahiers critiques de thérapie familiale  et de pratiques de réseaux:   Enfant tyran, parents coupables, Bruxelles, De Boeck, 2005.

    Enfants/Parents, Parents/Enfants, Élèves/Professeurs, Professeurs/Élèves. Nous sommes centrés d’entrée de jeu sur ce qui tient du couple, au sens anthropologique du terme, et de ce que nous nommions déjà il y a longtemps, les couplages pervers, assez bien repérés dans les problématiques de groupes sociaux, dans la dynamique et la psychopathologie quotidienne des institutions.

    Si nous insistons sur cette dimension duelle, c’est qu’en effet c’est quelque chose qui, depuis longtemps, est épinglé, disséqué voire disserté par les courants de pensée auxquels nous faisons référence : la pédagogie et la psychothérapie institutionnelles.

Il y a des phrases sans appel des maîtres de l’institutionnel, que ce soit Fernand Oury, Jean Oury, François Tosquelles. La relation duelle est toujours un problème, un danger. Elle ne fonctionne que par elle-même ou pour elle-même. C’est une relation fermée, où la fermeture fait surenchère. Et, autant cette relation duelle, cette relation de couple, se donne dans toute sa splendeur et sa grandeur dans l’amour, le transfert à l’état pur, pour reprendre Lacan, où elle fonctionne au mieux d’elle-même, elle est là pour ça, autant elle peut dégénérer et se « retourner » et muter, y compris dans le couple. Son autre fonction, retournée, est le face-à-face violent, mimétique, de Girard, le cercle des miroirs multiples, qui toujours projette, non seulement dans le conflit, mais très vite dans l’agression.