Vivre ensemble

 

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Vivre ensemble. Un exemple

de pédagogie institutionnelle en maison d’enfants

Jacques Pain,  Muguette Poncelet

in «Informations sociales»,

Paris, 1989.

    Implantée dans la province de Namur, une unité de vie (dite M 12 pour Maison de douze enfants) accueille une quinzaine de jeunes garçons et filles. Le groupe est encadré par une équipe de trois éducateurs, deux éducatrices, une chef éducatrice et une assistante sociale à mi-temps.

Nous y avons expérimenté et approfondi un certain nombre d’outils pédagogiques permettant aux jeunes et aux adultes de vivre ensemble.

Chacun a la parole, mais d’une manière structurée et non destructrice. Le pouvoir et les responsabilités sont partagés, les lois de vie commune négociées démocratiquement. Un fonctionnement qui apprend au jeune à mieux maîtriser et comprendre la situation dans laquelle il se trouve, en le réhabilitant comme sujet susceptible d’intérêt, capable de mener à bien son existence, d’être considéré en tant qu’individu, reconnu et estimé socialement.

    Souvent, les jeunes qui nous arrivent ont, pour la plupart, déjà vécu un circuit institutionnel. On parle de « cas sociaux ». En général, après la faillite familiale bien vite cautionnée, se multiplient des interventions fréquentes qui font suivre au jeune un itinéraire chaotique de placement en placement. Cette situation engendre chez l’enfant des attitudes de revendication, un sentiment profond d’injustice et d’insécurité, de dévalorisation, de culpabilité. Il considère son placement en partie comme le résultat d’une faute qu’il a commise et qui se perpétue . Dès lors, l’agressivité, la violence, née de ces sentiments de frustration, d’impasse, le manque de dialogue, l’absence de repères structurants, contribuent également à inciter au passage à l’acte, réponse individuelle à un problème plus global lié à l’environnement du jeune.

    C’est pourquoi il nous semble important d’utiliser dans le cadre des foyers d’hébergement des structures qui tendent à repositionner l’individu. Retrouver la confiance des autres, la sienne, et, par le langage, se distancier du rapport de force physique, des coups induits par la crainte d’être soi-même détruit .