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Jacques Pain

(2006)

La vie scolaire, c’est un concept typiquement français, mais c’est un concept de psychosociologie clinique, ce n’est en rien un concept sociologique.

En effet, la vie scolaire c’est une ambition et une intention peu communes.

Pourquoi « de psychosociologie clinique »? Parce qu’il s’agit à la fois de toucher l’établissement dans la vie de ses élèves, de ses apprenants diraient les Canadiens, et des enseignants, des personnels, c’est-à-dire de ne jamais oublier qu’un établissement, quoi que disent les sociologues sur la fin des institutions, c’est un lieu où l’on vit. Où l’on vit beaucoup ; où il se passe beaucoup de choses ; où l’on mature, où l’on se construit, pour les élèves ;  mais où l’on continue de se construire ou de se déconstruire pour les enseignants. C’est donc de la psychosociologie à dimension clinique. Dans un établissement scolaire, nous l’avons montré dans différentes recherches et dans certains de nos articles et de nos livres, on apprend à vivre, à mal vivre, on s’entraîne à se former, on se forme, on se constitue, et quoi qu’en disent nos mêmes sociologues, l’école reste déterminante dans la structuration de la personne. Il suffit de s’attarder sur les gros titres des rentrées annuelles pour comprendre qu’elle occupe une place psychique peu commune.

Il faut entendre l’école, les écoles quelles qu’elles soient, comme les « maisons du savoir ». Il faut les prendre ainsi. Il faut apporter une attention soutenue à ces maisons du savoir et les élaborer, les concevoir, les construire, les faire, comme les maisons que nous aimons habiter, comme nos maisons. Bien entendu nous irons là jusque dans le moindre détail.