Hors L’école ?

 

La pédagogie institutionnelle  « hors l’école » ?

Elle aussi a de l’avenir !

PAIN Jacques.

in La Pédagogie institutionnelle de Fernand Oury.

Vigneux : Matrice. 2009.

La « transposition »


J’insisterai ici sur d’autres dimensions de société que celles de l’école et de l’enseignement.

La Pédagogie Institutionnelle, je la pense pour ma part comme une méthode générique de « pédagogie des institutions ».

Lorsque j’ai rencontré Fernand Oury en 1966, à la grille de la maison de famille, rue des Champs Philippe, à la Garenne, un vrai travail s’est installé. Nous avons eu beaucoup de discussions, et toute cette collaboration s’est située en effet pour partie à l’école, puisque je suis allé enseigner trois ans en Collège d’enseignement technique, à Cormeilles en Parisis, où j’ai démarré une expérience de classes et de pédagogie différentes, « institutionnelles », reprise bien sûr en groupe. C’est d’ailleurs Fernand Oury qui me conseilla de me « tester » en classe, alors que nous finalisions « Chronique de l’école caserne ».

Mais je me suis très rapidement consacré à d’autres « champs institutionnels » que l’école, champs du travail social, de l’éducation, de la rééducation, du sport, en particulier des Arts Martiaux. À tout ce (et à tous ceux) qui, finalement, en dehors de l’école, me paraissaient susceptibles de nous intéresser, et d’être intéressés, par la pédagogie institutionnelle, cette « pensée » qui marquait fortement les années soixante, par son souci des Sciences Humaines, d’un certain marxisme et d’une certaine psychanalyse. Une utopie concrète ?

Avec Fernand Oury, nous avions fréquemment des débats sur ce qu’il avait déjà nommé  la « transposition ». Jean Oury en parlait également.

La recherche des « fondamentaux » ne nous effrayait alors guère.

À l’époque, j’étais passionné par les matrices, les grammaires de la pensée : la cybernétique, les algorithmes pédagogiques, les structures et les réseaux sociaux.

Je me suis toujours posé ce problème d’un déplacement, d’une transversalisation des techniques « de vie » humaine les plus fondamentales. C’est pour cela aussi que, depuis des années déjà, je parle de pédagogie dans un sens à la fois intensif, de formation, de recherche, en boucle, mais  tout autant extensif, d’un champ l’autre.

Puisque j’ai pu parler de pédagogie des centres aérés, de la cantine, des maisons de jeunes, voire de la police de proximité ; ou de pédagogie de la rue, de pédagogie de quartier.


Voilà le contexte de ce que je veux signer. La pédagogie institutionnelle a de l’avenir parce qu’elle n’est pas seulement « d’école ».