Institutions:sévices compris

 

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Violences institutionnelles : une entrée en lice des institutions.


                                                           Pain Jacques, in «Institutions : sévices compris»,
                     La Chronique de la Ligue des droits de l’Homme, Belgique, n°168, 2015

Nous ne sommes rien sans l’autre et pourtant il nous faut parfois une vie pour nous en rendre compte. Car la vie en société est aussi complexe que problématique. Mais elle s’impose. Dés lors la socialisation et l’éducation deviennent avec le savoir  les axes mêmes de « l’instruction humaine ». On aurait cependant vite fait d’oublier cet énorme travail de civilisation, toujours à faire et refaire, si les faits, les crises, et les violences ne venaient nous rappeler à l’ordre. A l’ordre de l’humanité. La violence revient en force, là où les « institutions » et leurs références éthiques défaillent, c’est une loi sociale bien connue de l’histoire. Violence et institution sont les interfaces du sociétal au quotidien, et cela nous indique une route à suivre, avec opiniâtreté et conséquence. Autant l’institution dresse et redresse la fonction humaine, autant la violence noue et dénoue l’institution. C’est dans ce tricot que la vie quotidienne se constitue. C’est aussi par là que se structurent les « Droits de l’Homme ». Du cylindre de Cyrus à la déclaration de 1948, en passant par les philosophes, les croyants, ou les révolutionnaires, c’est la préoccupation de la justice, du juste, qui hante la conscience des hommes et - au sens le plus haut d’une norme transculturelle - la morale qui vient déposer une graine d’éthique dans le tumulte ordinaire des sociétés. Qu’on le veuille ou non, à un moment où à un autre, le sens de la vie nous est un souci « philosophique ». La liberté de la parole et la liberté de conscience  lèvent alors l’alternative dignité ou barbarie. Mais ce qui est de surcroît le fond du principe, c’est que l’homme, s’il se protège de l’autre, des autres, se protège avant tout de lui-même et de ses propres violences originaires. Car nous sommes souvent mal éclairés sur nous-mêmes.