clinique infirmière : fondement de l’acte de soin
La clinique infirmière : fondement de l’acte de soin
Mireille Saint-Étienne (2000)
Chacun d’entre nous est porteur d’une question, inscrite au plus profond de son être elle est toujours là, consciente ou non, oubliée ou recouverte, transformée ou éclairée selon les étapes de notre vie, elle surgit parfois au détour d’une expérience ou d’une épreuve, peu à peu, remaniée, élaborée au fil du temps, elle va traverser notre existence en prenant force et insistance, jusqu’au jour où elle surgira incontournable et pressante....
Pour moi, la question se posait autour de “soigner”, et donc “qu’est ce que soigner ?” qu’en est il en effet de cette mystérieuse attraction, qui va pousser une personne vers une autre dans ces moments de crise, d’impuissance, de désarroi, où la maladie fait basculer le monde, les repères, les projets de vie, pour nous tous, qui vivons comme si nous étions immortels...
Quelques années d’expérience de soignante, m’ont fait prendre la mesure des limites de la médecine, et constater à l’époque le vide des soins infirmiers, alors, il restait l’enseignement...
Ceci pour dire comment, se sont tissés pour moi des liens étroits entre soin et savoir.
Un mémoire de maîtrise, appuyé sur ma pratique de clinicienne, m’a donné l’occasion de réfléchir à ce nouveau champ d’activité qu’était la clinique infirmière, et envie de poursuivre cette recherche dans une thèse.
Mon point de départ, était de développer une réflexion sur l’émergence de la clinique infirmière, comme une activité spécifique dans le champ des soins infirmiers, aussi mon mémoire de maîtrise posait la question de savoir si “cette activité spécifique n’était pas le signe de l’apparition d’un nouveau métier dans le champ de la santé”.
J’ai repris dans cet écrit cette question, pour la confronter à la réalité d’une pratique clinique, différente de celle en usage dans le milieu infirmier, (voir la partie cas cliniques) et pour la discuter à partir d’entretiens avec d’autres cliniciennes exerçant cette activité ailleurs (voir la partie entretiens).
Après cette partie la question est alors devenue hypothèse (voir page 102) sur la clinique comme fondement d’un nouveau métier, une autre interrogation est venue derrière, questionnant aussi la clinique, comme la spécificité d’une professionnalisation infirmière. En sachant que l’une n’exclue pas l’autre, ce mémoire cherche à rendre compte à la fois d’un questionnement et d’une démarche.
DEA présenté et soutenu par Mireille Saint-Étienne en septembre 2000
Jury : Jacques PAIN, Nicole Mosconi, Michel Corbillon,