« Le désordre, ce n'est pas quand les enfants piaillent et gesticulent, quand ils font ce qu'ils veulent, jouent au lieu de travailler ou cassent les fauteuils. Ils peuvent indéfiniment redire et chanter leur enfance, transgresser la loi qui ferait d'eux des hommes entiers.

Ce désordre là est plutôt sympathique, cette éducation là n'est pas mauvaise, elle sera même, et de plus en plus, vivement recommandée. quoi de plus charmant qu'une masse d'imbécile heureux ? Quoi de plus commode à manipuler ?

Le désordre, c'est quand les enfants parviennent à faire ce qu'ils ont, ensemble, décidé de faire; quand il ils prennent la parole, organisent, partagent, pouvoir et responsabilité : quand ils prétendent exister.

Le danger est là. La peur aussi. Dogues, limiers, corniauds, les chiens de garde de tout poil vont donner de la voix. »


Fernand Oury, 1970

 

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