Harcèlement scolaire. Une guerre d'experts sur la violence scolaire se fait jour. Eric Debarbieux, spécialiste de cette question, a remis le 12 avril à Luc Chatel, le ministre de l'éducation nationale, un rapport <http://media.education.gouv.fr/file/2011/64/5/Refuser-l-oppression-quotidienne-la-prevention-du-harcelement-al-ecole_174645.pdf>  sur la prévention du harcèlement à l'école. Sur Mediapart, <http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/190411/harcelement-lecole-des-generalisations-hatives>  Hubert Montagner, ancien directeur de l'unité Enfance inadaptée de l'Inserm, attaque cette approche :

"Les conduites qualifiées de violences ne se réduisent pas

au school bullying ['harcèlement'] que des psychologues québécois essaient d'exporter en Europe (...). C'est le petit bout de la lorgnette des violences et souffrances subies

et 'exprimées' au quotidien par les enfants et les adolescents

en difficulté dont la famille est elle-même en difficulté quand elle cumule la maladie et la pauvreté persistantes..."

Réponse de Jacques Pain à une question de «Steeves» (La Vie) sur le colloque Chatel.

Quelques idees:

1- L'école en France ne décolle pas de son role historique, la promotion des meilleurs, bien au delà d’une dynamique de socle commun qui se limite quant à elle à peu de choses prés a la mission des hussards de la République. Cette fixation névrotique sur la grande école égalitaire des 19 et 20e siècle est aujourd'hui une insulte aux banlieues et aux populations de la mondialisation. La France reste unique dans ses paradoxes  désormais mal assurés, avec ses grandes écoles, ses élites dites républicaines, en fait conservatrices, et ne sait pas s'occuper du grand nombre, plus encore dans la mondialisation actuelle. Obsédée par les notes, les classements et le savoir, elle n'a ni les méthodes ni les formations qui permettraient aux jeunes plus dèsacculturés de trouver les chemins du savoir, qui sont des cheminements accompagnés. Enfin l'école ne réussit plus, Pisa nous le dit et la situation en France le prouve.

Tout ça pour dire que le contexte scolaire et social francais ne sont pas motivants, mais destructurants.

Elitisme, échec, précarite, sont le climat global des turbulences et des malmenances a l'école.

Selon les théoriciens du Harasment, Olweus, Smith, et d'autres, il s'agit là d'un phénomene de groupe scolaire, fermé sur lui-même, ou ces turbulences interactionnelles seraient celles des adolescents entre eux, et prendraient en particulier ce visage de la violence. Le harcèlement tient du bouc émissaire, interactif, et de la recherche de réassurances névrotiques individuelles.

C'est vrai mais ce n'est pas suffisant.

Il faut comprendre que les phénomènes de harcèlements, de brimades, d'intimidation, sont des effets complexes liés au mental des élèves et des maîtres, de l'école, et des contextes psychiques qui sont ceux de l'école et de sa société. On commence a parler d'institution névrotique.

Les harcèlements a l'école, comme les jeux dangereux, sont des situations mises en scène pour l'école et sa société, ils sont des constructions visant des réassurances et des contrôles de l'institution, une institution qui a perdu sa puissance de protection.