Je crains que les enseignants, éducateurs, pédagogues, militants des mouvements pédagogiques... les plus avertis, généreux, compétents et humanistes n’aient pas vraiment conscience que, dans une société de plus en plus complexe, exigeante, stressante, “déboussolante”, mouvante, méchante, violente et génératrice de peurs, il faut enfin sortir des à priori, clichés, routines, à peu près, dogmes, idéologies, chapelles, “certitudes bibliques”... portés par le XX ème siècle. Surtout, si on espère profondément que, sans exception, tous les enfants trouvent leur place à l’école, en particulier les plus fragiles, vulnérables, démunis, en échec et/ou en souffrance, sans oublier les enfants handicapés dont l’accueil est le plus souvent aléatoire et mal adapté à la “nature” des différents handicaps. Pouvons-nous accepter que, selon un rapport récent de l’OCDE, le système éducatif de la FRANCE soit l’un des plus inégalitaires (seule la NOUVELLE-ZELANDE est jugée plus mauvaise “élève”) ? Pouvons-nous accepter que, selon les évaluations “PISA” sur le niveau des élèves, la FRANCE est le plus souvent classée dans la moyenne des pays européens, ou en dessous, parfois “en queue de peloton”, même si les critères et modes d’évaluation peuvent être discutés ? Pourtant, la grande majorité des enseignants français sont généreux et compétents dans l’exercice de leur métier, tout en étant désireux de donner le meilleur d’eux-mêmes avec beaucoup d’abnégation, malgré un contexte rendu difficile par la réduction drastique des moyens et par un autoritarisme hiérarchique croissant sans précédent. Beaucoup ne comprennent plus le sens de leur travail et de leur mission après les opérations “d’enfumage”, de mensonge, de destruction et/ou de mystification menées sans vergogne depuis quatre ans par le Ministère de l’Education Nationale. Ils ont le sentiment d’être méprisés et infantilisés par leur hiérarchie. In fine et au total, les victimes impuissantes de ce désastre sont toujours les mêmes : les enfants, surtout ceux qui cumulent les difficultés.
Deux enjeux majeurs pour les enfants et l’école
lundi 12 mars 2012