La violence Institutionnelle

 

Les micros-cours conceptuels:

(2) Définir la «violence institutionnelle»

Le 10 lignes

Les violences institutionnelles participent d’un processus de déstructuration des institutions, qui voit la personnalisation arbitraire des actes et des actions statutaires prendre le pas sur la régulation par les instances collectives, la loi et les règles. Ces personnalisations ouvrent la possibilité de greffes pathologiques dans la vie institutionnelle, créant des espaces d’exercice des pathologies névrotiques, voire psychotiques, à dimension paranoïaques, et/ou perverses. Ces violences institutionnelles tiennent de l’abus des positions et des fonctions dans l’institution, d’un abus caractérisé en prise directe avec un climat de relations psycho- familial. La structure professionnelle est elle-même contaminée dans sa dynamique. Des échelles de violence, directes, indirectes, par défaut, sont repérables, et les malmenances, plus ou moins diffuses, peuvent s’installer de façon réitérée dans une  violence institutionnalisée qui tient lieu de politique de contrôle de l’angoisse, et de fixation des affects.


A l’évidence :
Les institutions sont des laboratoires sociaux. 
L’institution, c’est de l’établissement et de « l’établissant », comme on dit de « l’analysant ». Une forme organisationnelle sociale et mentale, un tuteur de normes. C’est un cadre de référence symbolique, un « métacadre » nous dit Kaës, et aussi un espace psychique « familial » régressif nous dit encore Mendel. Goffman nous montre bien le travail de « l’idéologie institutionnelle » dans les « institutions totales », cette opération d’identification normative qui fait que nous sommes nécessairement sujet de l’objet de l’institution, à l’hôpital  soigné ou soignant, à l’école enseignant ou enseigné, à peine apprenant ; la logique binaire – celle de la violence – est en place.
On ne peut pas éradiquer la violence. 
La violence, essentiellement humaine et intersubjective, nous pouvons la contrôler, la transformer, la métaboliser. La métaboliser. L’éradiquer est un mythe. Ily a un métabolisme des institutions, qui fait la santé mentale des personnels et des usagers. La violence est toujours une co-construction, c’est un état des lieux construit par ce métabolisme.
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