Nous ne sommes rien sans l’autre et pourtant il nous faut parfois une vie pour nous en rendre compte. Car la vie en société est aussi complexe que problématique. Mais elle s’impose. Dés lors la socialisation et l’éducation deviennent avec le savoir les axes mêmes de « l’instruction humaine ». On aurait cependant vite fait d’oublier cet énorme travail de civilisation, toujours à faire et refaire, si les faits, les crises, et les violences ne venaient nous rappeler à l’ordre. A l’ordre de l’humanité. La violence revient en force, là où les « institutions » et leurs références éthiques défaillent, c’est une loi sociale bien connue de l’histoire. Violence et institution sont les interfaces du sociétal au quotidien, et cela nous indique une route à suivre, avec opiniâtreté et conséquence. Autant l’institution dresse et redresse la fonction humaine, autant la violence noue et dénoue l’institution. C’est dans ce tricot que la vie quotidienne se constitue. C’est aussi par là que se structurent les « Droits de l’Homme ».
In Revue (n° spécial « Violences institutionnelles ». Avril 2015), Ligue des Droits de l’Homme, Belgique.
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